Périple onirique et gastronomique en pays de George Sand

Périple onirique et gastronomique au Pays de George Sand

Cette nuit, j’ai fait un rêve délicieux et pantagruélique, voici ce dont je me souviens : au cœur de la Vallée Noire si chère à George Sand, je fais une halte à La Châtre. Je dors au Lion d’Argent, hôtel-restaurant 3***, Logis de France, Maître Restaurateur. J’apprends que c’est ici que le Père de George Sand fut ramené après sa chute de cheval fatale. Je dîne avec du fait maison et des produits issus des producteurs locaux. Un œuf à la couille d’âne aiguise ma curiosité, spécialité berrichonne, c’est un œuf poché dans une sauce au vin et à l’échalote, puis j’opte pour la Poule Noire du Berry façon Matignon, ensuite je déguste un délicieux chèvre qui vient de Poumoué sur la commune du Magny. Oulala, syndrome des yeux plus gros que le ventre ! Plus de place pour le croquant aux deux chocolats et griotte Amarena qui me faisait pourtant les yeux doux…

Après une bonne nuit réparatrice, le lendemain matin je décide de visiter la jolie cité castraise en suivant les panneaux du circuit historique. Place du Marché, j’admire la maison à colombages qui date du XVe et qui fut au XIXe la demeure de Sylvain Chicot chez lequel George Sand s’approvisionnait en chandelles, cire et tabac, puis la maison dite « pointue » qui date également du XVe.

Je m’arrête devant l’Auberge à l’Escargot, Maître Restaurateur et Table Gourmande du Berry, ancienne auberge de la Teste Noire qui abrita les amours de Maurice Dupin et Marie-Sophie Victoire Delaborde, les parents de George Sand. Evidemment, on peut y déguster une cassolette de lumas (escargots en berrichon) à la crème d’ail, mais aussi des pigeonneaux flambés à l’armagnac avec des lentilles vertes du Berry et pourquoi pas une croustade aux poires, crème anglaise et sorbet poire. Cette douce évocation me laisse rêveuse et mon estomac commence à gargouiller mais je poursuis ma visite en passant devant le Donjon des Chauvigny qui servit de prison pendant deux siècles, puis devint musée privé et fut légué à la ville en 1966 pour devenir Musée George Sand et de la Vallée Noire. En déambulant dans le pittoresque quartier du P’tit Mur, je passe sur le Pont aux Laies, pont médiéval à deux arches situé sur l’emplacement d’une ancienne voie romaine.

Après avoir longé les jardins privés des Echambons, me voici devant le restaurant Le Val Verre qui arbore également le titre Maître Restaurateur. Menus sur l’ardoise, j’hésite entre le gaspacho de melon et chorizo doux grillé et la crème brûlée au chèvre, je salive en pensant au dos de lieu noir en croûte de noisette à moins que j’opte pour le mignon de porc au miel et épices Tandoori ? Le Fontainebleau au coulis de framboises attise ma gourmandise mais la panna cotta façon Cappucino l’emporte ! Je rêvasse sur la terrasse.

Repue et ravie, je décide de mettre le cap sur Sarzay et son château rescapé de la Guerre de Cent Ans. Il servit de cadre au roman de George Sand, Le Meunier d’Angibault. Je file ensuite à Lys-Saint-Georges, village pittoresque ainsi décrit par George Sand « une paroisse au nom poétique et au paysage sublime ». J’admire le château du XIVe et XVe entouré de douves, la maison du jardinier, reconstitution d’un intérieur berrichon et je tombe en arrêt devant le restaurant La Forge, Maître Restaurateur et sa jolie terrasse avec pergola. Je me régale en lisant la carte à voix haute : ravioles d’escargots du Berry aux petits légumes oubliés et consommé de volaille, longe de cochon bio braisé au côteau du Layon, panais confits et étuvée d’endives et pour le dessert pourquoi pas le Paris-Berry avec sa crème à la sucrine du Berry. Ces mots doux résonnent comme une poésie et mes papilles commencent à frémir quand mon radio-réveil met brutalement fin à cette succulente rêverie. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot, chère George ! Bientôt, mon rêve deviendra réalité.